Jean-Baptiste et moi-même avons eu le plaisir de faire le déplacement vers Grenoble, pour participer à ce qui est maintenant le plus grand événement parlant d’agilité en France, Agile Grenoble.
Avec bien peu de sommeil, nous sommes arrivés une demi heure en avance ce qui nous a permis de prendre le café avec Claude Aubry et Thierry Cros confortablement installés en regardant les gens en rouge s’agiter.
La journée a débuté avec une très bonne keynote de Karl Scotland qui nous a fait une variation de start with why, agrémenté de ses propres exemples. Cette keynote très agréable demandait quand même un bon niveau d’anglais. J’avoue avoir fait l’impasse sur quelques phrases.
J’ai assisté ensuite à une session passionnante de J. B. Rainsberger, « Les tests intégrés sont une arnaque! ». Nous avons eu le plaisir d’assister à la première version totalement en français de cette présentation maintenant très connue.
La démonstration de Jbrains, totalement faite au paperboard, m’a conforté dans l’idée de ce que je me faisais de ces tests intégrés, une vraie plaie, et surtout dans les techniques à employer pour éviter que ce virus s’autoréplique.
Pendant ce temps là, JB (l’autre, celui d’Arpinum) a assisté à la session de Laurent Bossavit sur les biais cognitifs, et en a fait un retour extrêmement positif, mais je ne me lancerais pas dans la description d’une session à laquelle je n’ai pas assisté…
Nous nous sommes ensuite rendus à une démonstration du Behaviour-Driven Development « Démonstration / Kata BDD sur un logiciel pilotant un instrument ». Je pense que le terme BDD a été dévoyé lors de cette session, mais il était quand même marrant de voir la machine bouger à partir de tests specflow :) . Le BDD est effectivement au mieux de sa forme quand il sert à faire apparaître et à manipuler un langage métier omniprésent, et les démonstrateurs ici manipulaient des checkbox et des boutons…
Après cette session, nous avons eu le plaisir de voir Uncle Bob à travers la diffusion du premier épisode de la série Clean Coders. Même en connaissant par coeur le discours du personnage, le montage fait « maison » du premier épisode lui a donné un aspect très plaisant d’un travail fait main, bourré de références de geek.
Depuis quelques mois, nous nous demandions si nous devions investir dans cette série, je pense que nous nous sommes décidés suite à cette diffusion (vu que nous n’avons pas gagné l’un des lots proposés à la fin, la série complète :) )
La pause de midi fût tout aussi agréable, bien que trop courte avec un plateau repas bien garni et d’excellente qualité.
L’après midi a repris par une keynote de Jurgen Appelo « How to change the world ». Après avoir mis en avant ses 15 années d’échec personnel, Jurgen nous a invité à danser avec nos managers. L’état d’esprit du management « 3.0″ qu’il a distillé tout au long de cette keynote était rafraîchissant mais à notre grand regret encore trop éloigné de la réalité et du command & control qui a tendance encore à résister dans beaucoup d’équipes dites « agiles ». La stratégie qu’il propose en tout cas pour «changer le monde» a fait écho à certaines de nos expériences, surtout son insistance à nous rappeler que malgré tout le travail que peut accomplir un coach, après son départ les «trainards» feront tout ce qu’ils peuvent pour revenir en arrière.
Nous avons fait l’impasse sur les premières sessions de l’après midi et avons privilégié les échanges informels. Parmi ces échanges, nous avons eu une discussion avec deux Laurent, Laurent Bossavit et Laurent Morisseau, surtout autour de la nécessité de s’appuyer sur des sources et des études fiables et de la capacité de certaines sources douteuses à devenir fiable par diffusion sémantique. Même si la tentation est grande de vouloir utiliser des exemples percutants dans nos présentations pour évangéliser les foules, l’honnêteté intellectuel doit nous pousser à ne pas engendrer de nouveaux mythes. Par exemple, on a souvent véhiculé que le cycle en cascade devait sa popularité par la mauvaise lecture du DoD de l’article de Royce, mais apparemment il n’en est rien.
La deuxième session de l’après midi, Git au quotidien, était une session dans notre « zone de confort » : Git on connait, on n’allait pas trop se faire de noeuds au cerveau avec cette présentation. Les orateurs ont su présenter l’essentiel de Git de manière claire et surtout avec des exemples très simples, en se focalisant sur quelques commandes, représentant 80 ou 90% de l’utilisation classique d’un gestionnaire de code source.
La présentation de l’utilisation de Git en équipe distribuée a été une découverte pour moi, j’utilise effectivement Git, mais dans mon équipe colocalisée…
L’aspect « branches » de Git a été je pense volontairement omis, ce qui a permis aux orateurs de se concentrer sur l’essentiel (oui, les branches, ça peut être pratique mais ce n’est pas obligatoire, et ça ne doit pas vivre plus de quelques jours :) ).
Pour la dernière session de la journée, nous avons choisi l’option « canapé » et avons fait l’impasse sur celle-ci, la fatigue aidant.
Notre journée s’est terminée par un pot pour fêter avec les autres partenaires notre nouveau statut de membre de l’institut agile. Hélas les horaires de train nous ont forcé à écourter cette joyeuse réunion qui commençait à être passionnante. J’espère que nous aurons l’occasion de reprendre la conversation que nous avions avec Emmanuel Gaillot. Peut-être à Agile Open France ?
Notre seul regret au final dans ce déplacement est de ne pas avoir pu participer à la suite logique de l’évènement, Agile Innovation, nos obligations bordelaises nous en ayant empêchées.
Nous avons aussi été assez impressionnés tout au long de la journée sur l’organisation infaillible de cet manifestation de 500 personnes.
Pour conclure, je pense ne pas trop me tromper en disant « A l’année prochaine Grenoble! ».
P.S : une mention spéciale également pour Fabrice, seul autre bordelais ayant fait le déplacement, avec qui nous avons eu des échanges passionnants pendant les longs trajets. Le poudlard express n’était pas si express que ça.